Présentation :
Il est désormais admis, et depuis quelques décennies, que les images de télédétection sont des outils incontournables à l’observation et à l’analyse des changements effectués au niveau de la surface de la terre et de son environnement immédiat. Il est aussi admis que l’exploitation des images satellitaires en termes de bénéfices tirés, des services et des utilisations, dépassent largement le coût des images, et la commercialisation des images pourrait même nuire à leur utilisation. C’est dans ce contexte que plusieurs programmes satellitaires lancés par les agences spatiales internationales fournissent actuellement des images satellitaires libres sur le réseau internet au bénéfice des utilisateurs potentiels. Le déploiement par exemple du programme Copernicus de l’Agence Spatiale Européenne ESA, permet l’acquisition des images du satellite Sentinel 1A radar, depuis le 3 avril 2014 et du satellite Sentinel 2A optique, depuis le 23 juin 2015. Ces images sont libres et téléchargeables, permettent de faire des observations de la terre et des océans avec une résolution de 10 à 20 mètres, dans la continuité des satellites SPOT, Landsat et Aster, dont les données sont devenues aussi, partiellement ou entièrement ouvertes et libres. Aujourd’hui, le nombre des images disponibles sur le réseau est tellement grand, qu’il faudrait par exemple une mémoire de 1.3 Petabites pour emmagasiner toutes les images Landsat, et 37 ans pour les télécharger avec un débit de 10 Mb/s. Justement le débit internet est le plus grand goulot d’étranglement qui pose un problème non résolu par les utilisateurs des données satellitaires en Afrique. Dans ce monde où la donnée spatiale est devenue libre, la compétence dans le domaine de l’Observation de la Terre (EO) est devenue encore plus précieuse. Elle est la pierre angulaire qui permettra d’explorer la donnée à bon escient et permettra aux pays d’accompagner le progrès dans les technologies spatiales qui avancent à une très grande vitesse. En Afrique, le manque d’une compétence capable de traiter et fournir les services en valeurs ajoutés dans le domaine de bénéfices sociétaux de l’observation de la terre a crée un hiatus considérable entre l’opportunité des données satellites offertes et l’incapacité de tirer des avantages de ces données. Pourtant l’Afrique a besoin de faire des observations scientifiques répétées de son environnement par sa propre compétence. Les images satellitaires libres permettent de produire des cartes d’occupation du sol et suivre les changements environnementaux afin d’appréhender l’évolution des territoires pour orienter les politiques d’aménagement dans une optique de développement durable et de meilleure gestion du territoire.
C’est dans ce cadre, et afin de pallier à ce décalage entre la disponibilité de la donnée et la capacité limitée de son exploitation, que le Centre Régional Africain des Sciences et Technologies de l’Espace en Langue Française, affilié à l’ONU (CRASTE-LF) et l’Organisation Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), organisent conjointement avec le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestière et le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche du Togo un Workshop régional intitulé : ‘’satellites ouvertes, traitement et exploration au bénéfice de la cartographie thématique et des applications environnementales en Afrique’’.
L’objectif du Workshop est de sensibiliser la communauté scientifique sur l’utilisation optimale des images satellitaires libres disponibles sur le réseau dans l’observation environnementale et les applications thématiques et de renforcer les capacités des experts et utilisateurs des images de télédétection en Afrique.
Ce Workshop qui est prévu entre le 20 et 22 décembre 2016 se déroulera sous forme :
- D’un séminaire régional organisé pendant la première journée, avec des conférences plénières ciblées, ouvertes aux décideurs, experts de l’OT et au large public ;
- Des ateliers pratiques spécialisés du haut niveau restreints aux spécialistes de l’OT.
Public :
Les conférences sont ouvertes au large public.
Les ateliers techniques sont destinés aux chercheurs, ingénieurs et techniciens praticiens du traitement d’images satellitaires et des photographies aériennes.
Pré-requis :
Des connaissances sur le traitement d’image et les systèmes d’information géographique.